Petite histoire de l’orgue

L’origine

L’ancêtre de l’orgue est vraisemblablement apparu vers le IIIᵉ siècle avant J.-C. et il s’appelait « Hydraule ».

Il a été inventé par un Grec nommé Ctésibios et ne ressemblait aucunement à l’orgue que l’on connait aujourd’hui. C’était un instrument extrêmement rudimentaire fonctionnant avec la pression de l’eau qui donnait une pression d’air suffisante pour faire « parler » quelques tuyaux.

Moyen Âge

 

Au Moyen Âge, l’orgue réapparait avec les progrès techniques.
Il est d’abord portatif avec l’abandon de l’eau au profit de soufflet à l’arrière, nous sommes au XIIᵉ siècle environ.
Il devient un instrument pour guider le chant des moines et devient maintenant instrument liturgique.

Il sert aux processions et devient de plus en plus sophistiqué, avec plus de tuyaux, plus d’ampleur.

Du XIIIe siècle à nos jours

 

À partir du XIIᵉ siècle, tout va s’accélérer.

L’orgue va de cesse de s’agrandir, il est posé au sol, il a un grand clavier, un pédalier, un buffet en bois, une soufflerie conséquente et une tuyauterie (en métal et en bois) qui fera entendre des sons nouveaux.

Les compositeurs écrivent de plus en plus pour l’orgue et demanderont des instruments de plus en plus imposants.

 

En 1766, Dom Bedos de Celles, un moine bénédictin, révolutionne et met sur papier un traité qui explique de A à Z le fonctionnement et la fabrication d’un orgue classique français complet.

C’est : « L’art du Facteur d’Orgues », traité de référence de la facture d’orgues moderne toujours très utilisé de nos jours.
Il y explique notamment :

      • Quel bois utiliser pour telle ou telle pièce de l’instrument, dans quelle partie de l’arbre,
      • Les différentes formes de tuyaux, qui donneront leur timbre (ce que l’on appelle des « Jeux »),
      • Les différents métaux pour faire les tuyaux ainsi que leur alliage pour qu’il sonne d’une certaine façon,
      • Les différentes manières d’« harmoniser » un tuyau, c’est-à-dire lui offrir le timbre exact par rapport à sa forme,
      • Et tant d’autres choses qu’il est impossible de mettre ici.

 Ci-contre, l’orgue de Sainte-Croix à Bordeaux —>
Orgue réalisé avec les techniques de Dom Bedos de Celles

 

Les esthétiques

 

L’orgue se diversifie, se spécifie en plusieurs « esthétiques » au fil des époques, des pays.
Ainsi, on trouve des orgues renaissance, orgues classiques français, orgues baroques, orgues romantiques, orgues symphoniques et des orgues néoclassiques.
Des styles hispaniques, français, allemands, etc.

Toutes ces esthétiques sont faites également pour jouer un certain type de musique en fonction de l’orgue.
Par exemple, on jouera plus du Couperin ou du Marchand sur un orgue type classique français, du Bach ou du Buxtehude sur un orgue type baroque allemand, du Franck, du Mendelssohn sur un orgue type romantique/symphonique, etc.

 

L’orgue jouable le plus ancien du monde (Suisse – 1430-1437)

Orgue de St Sulpice (France – 1776-1781)

Orgue de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (France – 1772-1774)

Orgue St Jacques (Allemagne – 1693 – Reconstruit récemment)

Orgue de St Jacques de Compostelle (Espagne – 1704-1712)

Orgue Lonato (Italie)

Les esthétiques sonores

L’esthétique visuelle va de pair avec l’esthétique sonore.
Vous ne pourrez pas jouer de la musique de Liszt sur un orgue classique français. Les époques sont différentes, les harmonies aussi, le tempérament, n’en parlons pas !

Voici quelques orgues d’esthétiques différentes :

Orgue de la Chapelle Royale de Versailles – Orgue classique français

Orgue Parroquia de San Andrès de Valladolid – Orgue espagnol

Orgue chiesa Parrocchiale di Suisio – Orgue italien

Orgue Allemagne du Nord

Orgue de Saint Ouen de Rouen – Orgue symphonique