Les problèmes

Dans cette partie, nous allons lister les trois problèmes principaux que nous avons sur cet orgue.
Ce sont des problèmes critiques qui peuvent conduire à l’arrêt de l’utilisation de l’orgue.

 

Trois sections distinctes :

  1. La partie électrique / électronique
  2. La partie soufflerie
  3. La partie tuyauterie

 

L’intérieur de la console avec un rack de cartes électroniques

En bas à droite, le combinateur

La partie électronique

C’est le cerveau de l’orgue

 

La partie la plus critique est la partie électronique / électrique. En effet, le combinateur et la console datent de la dernière restauration en 1990. Certains composants, boitiers, sont beaucoup plus anciens et ne sont plus aux normes actuelles.

Après plus de 30 ans d’une longévité incroyable pour de l’électronique, avec les changements de température et d’hygrométrie, les problèmes s’accumulent et empireront surtout à certaines périodes de l’année.
Nous avons des cornements (des notes qui « parlent » toutes seules).
Toute la console étant pilotée des cartes électroniques à l’intérieur de la console, il est très difficile de retrouver les composants de l’époque.

Il existe plusieurs milliers de soudures qui, malheureusement, ne sont pas toujours fiables. Les soudures dites sèches sont de plus en plus compliquées à trouver parmi les km de câbles et petits fils électriques soudés dans la console et dans l’orgue lui-même. Et, ce sont ces soudures sèches qui provoquent des problèmes.

Pour toutes ces raisons, nous devons remplacer toute la partie électrique/électronique si l’on veut que l’orgue puisse encore jouer la liturgie, les concerts et pour les élèves du conservatoire, et ce, pendant des décennies.

 

D’autres cartes électroniques, câbles électriques, transistors et fusibles.

Les peaux qui sèchent et se décollent ou se dédoublent

Les peaux sont rafistolées au… sparadrap

La partie soufflerie

 

C’est le poumon de l’orgue

 

Une partie très importante dans un orgue, c’est la soufflerie. Pas d’air, pas de son !

Dans cet orgue, il y a 4 grands soufflets qui servent à alimenter les quelque 2486 tuyaux le composant.
Ces soufflets sont composés de bois, mais également de peaux d’agneau qui permettent d’étanchéifier ces soufflets. Ces peaux sont fragiles et se dégradent avec le temps et les conditions internes de l’église.

Il y a quelques années, les portes de l’entrée principales étaient ouvertes quotidiennement en été, même par des températures extrêmes (40 ° c). Malgré les alertes de l’organiste, les courriers alarmants adressés à la paroisse par le facteur d’orgue en charge de l’entretien, deux étés se sont passés dans ces conditions.
Les dégâts n’étaient pas visibles sur le moment, mais viendraient bien plus tard, par inertie. Nous sommes dans cette inertie et les dégâts sont bel et bien là.
Tout avait pourtant été fait pour réduire les dégâts en plaçant notamment des bacs remplis d’eau dans le buffet.
Le plus grand danger est bien entendu l’humidité, mais également et surtout la circulation de l’air qui assèche toutes les peaux et les boiseries (et pas que pour l’orgue, mais également les stalles, les tableaux, etc.)

Des réparations de fortune ont été faites sur les peaux d’agneau avec les moyens du bord et absolument non, conventionnels : du sparadrap…

 

Il est donc nécessaire de remettre en peau ces soufflets pour éviter qu’ils ne percent et rendent l’orgue inutilisable.

Début d’affaissement du 1er Fa de la bombarde de 16′

Tentative de maintient d’un tuyau de bombarde par un tasseau et du scotch

Les pieds aussi s’affaissent, cassant le faux-sommier !

La partie tuyauterie

C’est la « bouche » de l’instrument

 

Pas d’air, pas de son. Pas de tuyau, pas de son.

La tuyauterie extérieure de l’orgue, la façade, a été changée il y a quelques années en raison d’un problème de sécurité.
Ils étaient très lourds et commençaient à se plier, menaçant de tomber sur la tribune et pire, au sol.
C’est pour cela qu’ils sont brillants.
Certains de ces tuyaux sont utilisés et accordés. D’autres ne sont là que pour la décoration et la symétrie de l’ensemble. Ils sont appelés «Chanoines».

La quasi-totalité de la tuyauterie intérieure est d’excellente qualité, mais quelques jeux (famille de tuyaux qui donnent un certain type de sons) ont des faiblesses.

On retrouve principalement le jeu de bombarde au pédalier qui, dans sa première octave, contient des tuyaux dont l’alliage métallique est faible.
Cela se caractérise par un affaissement du tuyau à sa base, ou au niveau du pied, que le facteur d’orgue tente de compenser par des tasseaux en sapin et du scotch. Mais, bien entendu, tout cela continu et est irrémédiable.

Cet alliage est composé d’étain et de plomb dans des proportions qui peuvent varier selon la taille et la sonorité que l’on veut donner au tuyau.

Pour en savoir plus sur les tuyaux, une section de ce site y est consacrée.

Pour les premiers tuyaux de bombarde, dont le plus grand mesure plus de 5 mètres, leur principal ennemi, c’est leur propre poids.
Comme on peut le voir sur ces photos, la conjugaison du poids associé à cet alliage pauvre, provoque un affaissement bien visible.

Comme chaque tuyau a une taille bien définie pour une note précise, s’il s’affaisse, il devient plus court et ne donne plus la note qui lui est attribuée. Le timbre en est changé et l’accord est particulièrement difficile.

 

Pour toutes ces raisons, il est donc nécessaire de refaire ces tuyaux qui s’affaissent.

Gros affaissement du 1ᵉʳ Do# de la bombarde

      En résumé

          • La partie électrique et électronique est à refaire à cause de son âge et de sa vétusté,
          • Les peaux des soufflets, qui font l’étanchéité, s’assèchent et sont à refaire,
          • Certains tuyaux de bombarde sont à refaire, leur alliage d’étain et de plomb est trop pauvre et ne supportent plus leur propre poids. Ils commencent à générer également d’autres dégâts.