Les accessoires

Les accessoires de l’organiste sont des outils mis à sa disposition pour donner certains effets.

Il y a (entre autres) :

Il est à noter que tous les orgues n’offrent pas toutes ces possibilités. Il n’y aura pas de glockenspiel sur un orgue symphonique par exemple !
À Saint-Léger, nous n’avons ni rossignol, ni glockenspiel.

 

Dans cette partie, nous allons en voir quelques-uns.

Les boites expressives

Les boites expressives sont souvent utilisées sur les instruments récents, romantiques, symphonique, mais on en aurait trouvé une trace au XVIIIᵉ siècle.
Elles se nomment de plusieurs manières :

  • Boite expressive
  • Volets d’expression
  • Jalousies

En réalité, elles ont toutes les mêmes fonctions : varier l’intensité sonore.

On retrouve ces boites expressives à Saint-Léger sur le clavier de Positif et le clavier du Récit, d’où leurs noms : « Positif expressif » et « Récit expressif ».

Le Positif et le Récit ont tous leurs tuyaux enfermés dans une boite séparée, dont une paroi peut s’ajourer par des lamelles, par voie mécanique, via une pédale à la console.
Quand la boite est fermée, les tuyaux sont enfermés et le son ne peut pas sortir, lorsqu’on ouvre la boite, les lamelles s’ouvrent et le son peut se diffuser dans l’église.

Cela donne un effet de crescendo et de decrescendo.

 

L’organiste doit donc gérer, les mains, les pieds, les boutons poussoirs, les champignons et les boites expressives !

Dans ce cas, les boites sont dites «ouvertes»

Les 2 pédales des boites expressives en plein centre de l’image

Le tremblant

 

Comme son nom l’indique, il s’agit d’un accessoire qui sert à faire onduler le son.
Situé sur un porte-vent (canalisation faite de bois qui sert à amener l’air du soufflet vers les sommiers), c’est un boitier qui contient une soupape interne ou externe.
On parle de « tremblant fort » avec le système de soupape externe et de « tremblant doux » avec la soupape en interne.

Le mécanisme est activé directement à la console.

Ci-dessous, un tremblant fort installé avec sa soupape lestée d’un morceau de plomb dont le poids varie et qui va faire onduler l’air en fonction du réglage du poids du plomb.

                                    Tremblant fort

                                Tremblant doux

Les accouplements et les tirasses

 

Un accouplement est un système qui permet d’utiliser une seule note, mais sur plusieurs claviers différents, en appuyant seulement sur une seule touche.

Par exemple, à Saint-Léger, Joseph possède 3 claviers :

  • Le Grand-Orgue (G.O. ou I)
  • Le Positif expressif (II)
  • Le Récit expressif (III)

S’il y a des jeux (timbres) sur chaque clavier, l’organiste peut décider de combiner les timbres du G.O. (I) et du Positif (II) en actionnant un accouplement. Ici donc, il devra sélectionner l’accouplement II/I (Positif sur G.O.)

On peut faire pareil avec le Récit (III) et le positif (II). Il devra ainsi sélectionner l’accouplement III/II (Récit sur Positif).

Nous pouvons également faire un accouplement Récit sur G.O., donc III/I.

À Saint-Léger, nous avons un système électronique qui gère les accouplements avec des cartes électroniques.

 

À présent, regardons un type d’accouplement fréquemment utilisé dans l’orgue classique français : l’accouplement dit « à tiroir ».

 

Dans l’art du Facteur d’Orgue, Dom Bedos de Celles nous décrit le fonctionnement de l’accouplement dit « à Tiroir ».

Typique des instruments classiques français du XVI et XVIIᵉ siècle, cet accouplement mécanique est assez simple à comprendre, mais assez complexe à réaliser.

Sur le dessin de Dom Bedos, nous pouvons voir un orgue de cinq claviers en vue éclatée et la quasi-totalité des touches absentes.
Sur le 3ᵉ clavier, en partant du bas, au niveau du N°1, juste sur le côté droit de la flèche rouge supérieure, il y a une petite poignée (la même est implantée de l’autre côté du clavier) qui, si l’on tire dans le sens de la flèche, permet de coulisser le clavier vers soi de quelques centimètres et de pouvoir jouer les deux claviers simultanément.

Sous les touches du 3ᵉ clavier (celui qui dispose de la poignée), vous avez un petit taquet en bois (voir cette pièce en bois juste au-dessous de la « Fig. 4 », ainsi que le taquet installé sous sa touche « Fig. 2 »), et au-dessus des touches du 2ᵉ clavier, ce même taquet que l’on voit « Fig. 3 ».

Quand le clavier est en position normale, les taquets ne se touchent pas.
En revanche, quand on tire le clavier vers soi pour les accoupler, les taquets s’alignent et le 3ᵉ clavier appuie sur le 2ᵉ clavier.

Pour rendre plus lisible cette explication qui est, assez velue, nous en convenons, voici l’exemple par la vidéo.

La vidéo ci-contre montre l’orgue classique français de la Chapelle Royale du Château de Versailles.
Nous ne verrons en revanche pas le tirage de clavier. Cependant, vous pourrez voir le clavier du bas jouer tout seul, car accouplé au clavier du milieu. Vers la fin de la pièce, vous pourrez observer plus précisément (entre les claviers) les petites cales, citées précédemment, faire leur œuvre.

Vous pouvez également observer un pédalier « à la française » et sa forme particulière dans une pièce de Louis Marchand : Plein-Jeu à six voix : les quatre premières voix (quatre doigts) au clavier, et les deux autres voix au pédalier.
Les pieds jouent donc les deux simultanément une voix distincte.

 

Pour les tirasses, ce sont aussi des accouplements, mais qui concernent le pédalier.

Le principe mécanique consiste en un système de fourchette qui, une fois activé, « attrape » la mécanique du clavier concerné. Dès que l’on appuie sur une touche du pédalier, la touche du clavier correspondant s’abaisse automatiquement.
Ainsi, les jeux actifs au G.O., au Positif et/ou au Récit, peuvent également être joués au pédalier.

Le combinateur de jeux

Le combinateur de jeux est un système électronique moderne qui sert, notamment à Saint-Léger, à enregistrer des combinaisons.

Cela sert notamment lors des pièces d’orgue qui demandent beaucoup de changements de «registration».

La registration est l’art de choisir, de mélanger les jeux pour l’interprétation des pièces d’orgue.

Le bouton le plus à gauche sert à enregistrer une combinaison, les 16 boutons sont les combinaisons enregistrées, et le bouton à droite, sert à supprimer tous les jeux sélectionnés.

Il y a ainsi 4 × 16 × 16 combinaisons possibles, soit 1024.

 

 

 

Le combinateur est agrémenté d’un système de séquentiel qui permet, quand il est activé, d’appuyer sur n’importe quel bouton de combinaison pour passer à la suivante. Et, le système inverse permet de passer à la combinaison précédente.

 

Les combinateurs modernes peuvent faire bien d’autres choses maintenant.
Le nombre peut être étendu jusqu’à 1 million de combinaisons possibles. Chaque organiste pouvant avoir sa propre clé ou carte avec ses propres combinaisons personnelles.

Ils peuvent également ajuster le toucher de l’orgue avec un enfoncement de touche plus ou moins important pour l’attaque sonore.

Ils peuvent également avoir un système de « Replay », qui permet de restituer les pièces jouées ou improvisées par l’organiste de façon automatique. Ainsi, l’organiste peut descendre dans la nef et se réécouter automatiquement afin de vérifier que ses registrations sont bonnes et assurent l’effet escompté dans l’église par exemple.

On n’arrête pas le progrès et c’est une très bonne idée !
Ce système est installé à Notre-Dame de Paris depuis 2014 et est extrêmement apprécié par les organistes.