L’église actuelle succède à un premier édifice en bois établi dans le courant du xie siècle par les moines bénédictins de l’abbaye d’Ébreuil, important établissement religieux situé en Auvergne. À partir de 1130, le monastère consacre une large partie de ses revenus à l’édification d’une imposante église prieurale dans un style roman mêlant influences saintongeaises (façade), angoumoisines (élévation des murs de la nef) et périgourdines (clocher). La construction initiale dure pendant une période estimée à 50 ou 80 années.

Au xiiie siècle, le transept et le chœur sont partiellement reconstruits. Au siècle suivant, des voûtes à croisées d’ogives viennent remplacer la file de coupoles qui couvrait originellement l’édifice. Lors des travaux de nettoyage de la pierre en 1995, il a été découvert que les clefs de voûte de la nef étaient peintes en rouge et or et fermées par des bouchons en bois. Deux chapelles latérales sont également ajoutées de part et d’autre du chœur au xive siècle. Au xve siècle, la façade se voit dotée d’une large rosace à remplage flamboyant, cadeau de Jean d’Orléans (grand-père du roi François Ier).

Deux chapelles votives dédiées à saint Joseph et sainte Anne viennent se greffer au niveau de la première et de la troisième travée de la chapelle latérale du Sacré-Cœur (à gauche du chœur). Une autre, appelée « chapelle des morts », située dans le prolongement du croisillon sud, servait de chapelle mortuaire lorsque les familles n’avaient pas assez de place pour garder les corps des défunts chez eux. Dans le même temps, l’église est fortifiée et munie d’un chemin de ronde.

Les guerres de Religion entraînent la reconversion de l’édifice en temple protestant pendant une vingtaine d’années à partir de 1598. Quelques sculptures sont victimes de brèves poussées iconoclastes, particulièrement celles qui ornent les voussures du portail3. En 1622, alors que se développe la politique de Contre-Réforme, une communauté de religieuses bénédictines prend possession des bâtiments de l’ancien prieuré, d’où elles seront chassées en 1792 par la Convention.

L’église, qui souffre de quelques déprédations durant la période révolutionnaire, est restaurée par Paul Abadie entre 1845 et 1860. De cette époque date notamment les fresques des chapelles du Sacré-Cœur et de la Vierge, le décor néo-gothique du chœur ainsi que les galeries et plusieurs modillons, refaits à l’identique en 1860. Paul Abadie n’a pas restauré la façade, sans doute arrêté dans son élan, à la suite du refus des autorités d’accepter son projet de remplacement de la rosace par des ouvertures de style néo-roman.

En 1861, les grandes orgues sont installées dans une tribune aménagée derrière le maître-autel. Deux buffets séparés permettent de dégager la verrière du chevet, typique de l’architecture rayonnante.

Plusieurs aménagements ont lieu dans le courant du xxe siècle : celui de la chapelle Saint-Pierre (prolongement de la chapelle de la Vierge à droite du chœur) est réalisé en 1960. Il s’agit en fait de l’ancienne salle capitulaire du couvent bénédictin. Une campagne de restauration concernant l’ensemble de l’édifice est menée de 1995 à 1999.

 

Source: Wikipédia